Pas facile pour les Japonaises de retrouver un emploi après avoir élevé une famille
juillet 18, 2008 at 5:03 Laisser un commentaire
le 18/7/2008 à 17h02 par Harold Thibault (ALJ)
» Comment retrouver un travail après avoir consacré plusieurs années à ses enfants ? Une université a mis en place un programme pour aider les mères de famille japonaises à revenir au monde de l’entreprise. Mais pour beaucoup d’employeurs, faire une pause pour sa famille reste encore un défaut sur un CV.
Selon le gouvernement japonais, 2,45 millions de femmes, âgées entre 25 et 65 ans souhaiteraient travailler à plein temps dans une entreprise. Mais au Japon, il n’est pas évident pour les femmes ayant arrêté de travailler pour élever leurs enfants de retrouver un emploi. Une question de société importante, car 70% des femmes japonaises quittent leur emploi lorsqu’elles fondent une famille.Dans une société qui met l’accent sur la dévotion à son travail et à son entreprise, une pause de plusieurs années pour se consacrer à sa famille est rarement un argument favorable pour être embauché.
Mais la situation évolue progressivement, par exemple dans le secteur bancaire. Les banques japonaises ont actuellement du mal à trouver le personnel qu’elles recherchent. « Un blanc dans sa carrière ou avoir passé un certain âge » ne peuvent pas être des arguments pour refuser d’employer des femmes qualifiées, explique un consultant en ressources humaines dans ce secteur. D’autant que ces banques cherchent aujourd’hui à avoir un personnel plus diversifié, afin de se démarquer de leurs concurrentes.
Pour que le retour de ces femmes à la vie d’entreprise se passe dans de bonnes conditions, le gouvernement japonais commence prendre des mesures. A la Université Japonaise des Femmes, un programme » formation continue études-emploi » a été mis en place depuis la rentrée 2007. Des femmes ayant un diplôme de licence et une expérience professionnelle peuvent prendre des cours de remise à niveau, que ce soit en anglais d’affaires ou en informatique. Elles peuvent également recevoir des conseils pour trouver un emploi qui corresponde à leurs compétences et à leurs envies. « J’aimerais consacrer le reste de ma vie à une autre activité utile » explique une femme de 44 ans qui a suivi ces cours après avoir élevé ses deux enfants, devenus grands.
Mais ce changement ne se fait pas en un jour, et avoir consacré quelques années à sa famille est encore un poids aux yeux de certains employeurs. Un responsable d’une grande banque internationale à Tokyo explique qu’à ses yeux, l’idée est bonne et le programmes de soutien aussi. « Mais en réalité, les entreprises regardent avant tout l’expérience professionnelle et les compétences des candidats » explique-t-il.
Malgré les évolutions récentes, il faudra donc attendre encore un peu avant qu’avoir su construire une famille soit considéré comme un gage de volonté aussi fort qu’avoir dévoué sa vie à son entreprise dans les bureaux des ressources humaines japonais. »
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